Les dernières études scientifiques établissent que la psilocybine modifie les réseaux cérébraux liés aux pensées négatives répétitives, ce qui pourrait expliquer comment cette médecine naturelle aide à traiter certaines affections de santé mentale.
La psilocybine, est produit par des centaines d'espèces de champignons magiques et fait partie des plantes enthéogènes. Le terme "enthéogène" vient du grec "en" (dedans), "theos" (dieu) et "gen" (produire), signifiant littéralement "qui génère le divin en soi". Ces plantes sont souvent utilisées dans des contextes rituels ou chamaniques pour faciliter la connexion avec le sacré, la guérison ou l'exploration intérieure.
Une seule dose du composé psychédélique psilocybine pourrait suffire à remodeler les connexions de réseaux cérébraux spécifiques, ce qui pourrait expliquer comment ce médicament aide à traiter certaines affections de santé mentale.
Les plantes enthéogènes comme la psilocybine, produite par des centaines d'espèces de champignons magiques, modifient la perception du temps, de l'espace et de soi par les individus.
Elles montrent également un potentiel prometteur dans le traitement de troubles de santé mentale tels que la dépression et l'anxiété.
On pense que cela s'explique par l'augmentation de la plasticité cérébrale, la capacité du cerveau à modifier ses connexions, par la psilocybine, mais la manière dont cela se produit n'était pas claire.
À présent, Alex Kwan de l'Université Cornell à Ithaca, New York, et ses collègues ont mené une série d'expériences au cours desquelles ils ont injecté des souris avec soit une dose de psilocybine, soit une solution saline.
Un jour plus tard, ils ont injecté une version génétiquement modifiée du virus de la rage. Ce virus peut sauter d'une synapse à l'autre, les espaces entre les neurones, et peut donc être utilisé pour montrer quels neurones sont connectés à la région où le virus a été initialement injecté.
Les chercheurs ont visualisé les effets à l'échelle du cerveau en utilisant des scans et des dissections pour révéler quels neurones avaient établi de nouvelles connexions.
À partir de cela, ils ont pu montrer que les souris ayant reçu une dose de psilocybine avaient renforcé les connexions entre le cortex rétrosplénial, associé à l'imagination, la mémoire et l'intégration des informations sensorielles, et les aires préfrontales, impliquées dans la planification et le comportement social, par rapport aux souris ayant reçu une solution saline.
La psilocybine semble également réduire les connexions faisant partie de boucles récurrentes dans le cortex.
Ces boucles permettent de conserver les souvenirs importants plus longtemps, mais dans certaines conditions de santé mentale, elles peuvent conduire à une focalisation persistante sur des pensées ou comportements négatifs.
Rompre les cycles de rumination en affaiblissant ces boucles a été hypothétisé comme une étape clé dans le traitement de nombreux troubles de santé mentale.
« Je pense que c'est la prochaine étape de ce que nous devons découvrir », déclare Michael Wheeler du Brigham and Women's Hospital à Boston. « Ces types de circuits sous-jacents aux connexions entre ces aires associatives pourraient être potentiellement la clé pour déverrouiller leurs mécanismes. »
« La manière dont le cerveau est remodelé par le traitement à la psilocybine est cruciale pour ses effets sur les troubles de l'humeur », affirme Eero Castrén de l'Université d'Helsinki en Finlande. Il est important de noter, cependant, que la psilocybine ne fait que permettre ce remodelage, dit-il. Les circuits qui sont effectivement renforcés ou affaiblis pourraient dépendre de ce que l'animal fait ou perçoit.
Ces travaux suggèrent qu'il pourrait un jour être possible de choisir quelles connexions cérébrales remodeler, en fonction de la condition de santé mentale traitée.
« Notre étude suggère une voie excitante pour de futures recherches combinant neuromodulation et psychédéliques pour cibler précisément certains circuits pour la plasticité neuronale », ont écrit les chercheurs dans leur article.
Étudier comment différentes activités ou environnements modifient les changements cérébraux sous psilocybine pourrait également nous permettre d'expliquer le phénomène de « set and setting » associé aux drogues psychédéliques, où l'état d'esprit et l'environnement d'un utilisateur peuvent altérer les effets des drogues, entraînant un « bon » ou un « mauvais » voyage, selon Castrén.
Ces travaux ont été réalisés sur des souris, donc il reste à voir si les mêmes changements de connectivité se produiraient chez les humains après avoir pris de la psilocybine.
Cependant, Wheeler dit qu'il semble probable que le mécanisme soit similaire. Il y a des zones chevauchantes dans cette étude sur les souris et une étude par imagerie cérébrale humaine de 2024 montrant comment la psilocybine semble rendre certaines aires plus interconnectées, ajoute-t-il.
Sources des travaux de Alex Kwan sur les traitements à la psilocybine
Psilocybin induces rapid and persistent growth of dendritic spines in frontal cortex in vivo (2021, Neuron). Étude montrant comment une dose unique de psilocybine favorise la croissance des épines dendritiques, liée à la plasticité cérébrale pour traiter la dépression. Lien PubMed : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34228959/.
The neural basis of psychedelic action (2022, Nature Neuroscience). Revue sur les mécanismes neuronaux des psychédéliques, incluant la psilocybine et ses effets thérapeutiques.
Psychedelics (2022, Current Biology). Aperçu général des psychédéliques, avec focus sur la psilocybine et ses applications en santé mentale.
Shared and distinct brain regions targeted for immediate early gene expression by ketamine and psilocybin (2023, ACS Chemical Neuroscience). Comparaison des effets de la psilocybine et de la kétamine sur l'expression génique, impliquant des traitements pour les troubles mentaux. Lien PMC : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9898239/.
A dendrite-focused framework for understanding the actions of ketamine and psychedelics (2021, Trends in Neurosciences). Cadre théorique sur les psychédéliques (incluant psilocybine) et leur impact sur les dendrites pour des thérapies.
Psychedelics and neural plasticity: therapeutic implications (2022, Journal of Neuroscience). Discussion sur la plasticité induite par la psilocybine et ses implications thérapeutiques.
Autres ressources :
Site du labo de Kwan : https://alexkwanlab.org/publications/ – Liste complète de ses publications, incluant des travaux récents sur la psilocybine et la rewiring corticale.
Profil Google Scholar : https://scholar.google.com/citations?user=cmqewL4AAAAJ&hl=en – Pour accéder à tous ses articles cités (plus de 500 citations pour le papier sur les épines dendritiques).
Profil Yale : https://medicine.yale.edu/profile/alex-kwan/academic-publications/ – Liste académique, incluant un papier de 2025 sur les récepteurs 5-HT2A et l'action durable de la psilocybine.
Sources des travaux de Michael A. Wheeler sur les traitements à la psilocybine
Michael A. Wheeler, Assistant Professor à Harvard Medical School et chercheur au Brigham and Women's Hospital, étudie principalement les interactions neuroimmunes et le rôle des psychédéliques comme la psilocybine dans le traitement des troubles liés au stress, à la peur et à la santé mentale. Ses travaux se concentrent sur comment la psilocybine modifie les voies immunitaires et neuronales pour inverser les effets du stress chronique. Voici une liste des sources principales basées sur ses publications, subventions et entretiens récents (jusqu'en septembre 2025).
Publications principales :
Psychedelic control of neuroimmune interactions governing fear (2025, Nature). Co-auteurs : Elizabeth N. Chung, J. Lee, C.M. Polonio, et al. (Wheeler est contributeur clé). Cette étude montre que la psilocybine (1 mg/kg chez la souris) inverse les comportements de peur induits par le stress en modulant les monocytes méningés et les interactions neuroimmunes. Effets : réduction de l'inflammation, altération de l'expression génique (RNA-seq), et amélioration de l'extinction de la peur. DOI : 10.1038/s41586-025-08880-9. Lien : https://www.nature.com/articles/s41586-025-08880-9.
A Psilocybin-Sensitive Neuroimmune Circuit Controlling Stress Behaviors (année non précisée, publication listée sur Harvard Catalyst). Étude sur un circuit neuroimmun sensible à la psilocybine régulant les comportements de stress. Dérivée de MEDLINE/PubMed. Lien profil : https://connects.catalyst.harvard.edu/Profiles/profile/67950509.
Michael A. Wheeler: Psychedelics and neuroimmune circuits—what a strange trip, indeed (2025, Genomic Press Interview, via ResearchGate). Entretien où Wheeler discute de ses recherches NIH-financées montrant que la psilocybine inverse les peurs induites par le stress via des voies neuroimmunes cachées (inflammation méningée et régions cérébrales des émotions). Référence au papier Nature. Lien : https://www.researchgate.net/publication/391501752_Michael_A_Wheeler_Psychedelics_and_neuroimmune_circuits-what_a_strange_trip_indeed.
Subventions et projets NIH :
Projet NIH RePORTER : Effects of psilocybin on 5-HT2A+ meningeal immune cells during chronic stress (2025, NIH Grant). Financé par NIH, ce projet teste les effets de la psilocybine sur les cellules immunitaires méningées exprimant 5-HT2A sous stress chronique. Résultats : Amélioration des déficits comportementaux et réduction du recrutement immunitaire via une diminution des récepteurs chimiokines. Détails : Cytométrie d'acides nucléiques (Aim 1). Lien : https://reporter.nih.gov/project-details/10978631.
Conférences et médias :
Psilocybin & MDMA: Inflammation, Stress & Brain-Body Communication (2025, YouTube, Brigham and Women's Hospital). Conférence de Wheeler sur l'inflammation, le stress et la communication cerveau-corps via psilocybine et MDMA. Lien : https://www.youtube.com/watch?v=atXwQ_29EHo.
Study Finds Psychedelics Can Reverse Neuroimmune Interactions That Boost Fear (2025, Mass General Brigham Press Release). Communiqué sur une étude de Wheeler montrant que les psychédéliques (incl. psilocybine) réduisent l'inflammation et réinitialisent les interactions cerveau-immun. Lien : https://www.massgeneralbrigham.org/en/about/newsroom/press-releases/psychedelics-can-reverse-neuroimmune-interactions-that-boost-fear.
Pioneering scientist reveals breakthrough link between psychedelics and immune system (2025, EurekAlert!). Annonce d'une découverte de Wheeler sur les voies cerveau-immun et le potentiel thérapeutique pour la dépression et les addictions. Lien : https://www.eurekalert.org/news-releases/1082048.
Profils et listes complètes :
Profil LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/michael-wheeler-63506b138 – Décrit son labo sur les interactions immun-nerveux et les psychédéliques.
Profil Harvard Catalyst : Liste automatique de publications dérivées de PubMed, incluant celles sur la psilocybine.
Ses recherches sont souvent financées par NIH et collaboratives avec Harvard/Brigham. Pour des PDFs complets, consultez PubMed ou ResearchGate.
Sources des travaux de Eero Castrén sur les traitements à la psilocybine
Eero Castrén, professeur à l'Université d'Helsinki et directeur du Neuroscience Center, est un expert en plasticité neuronale et en mécanismes des antidépresseurs. Ses recherches récentes explorent comment la psilocybine et d'autres psychédéliques favorisent la plasticité cérébrale, avec des implications thérapeutiques pour la dépression et les troubles mentaux. Voici une liste des sources principales basées sur ses publications, revues et collaborations (focus sur 2020+). J'ai priorisé les travaux directement liés à la psilocybine, souvent via le récepteur TrkB et le BDNF.
Publications principales :
Psychedelics promote plasticity by directly binding to BDNF receptor TrkB (2023, Nature Neuroscience). Co-auteurs : Rafael Moliner et al. Étude montrant que la psilocybine se lie directement au récepteur TrkB pour induire une plasticité neuronale rapide, expliquant ses effets antidépresseurs persistants. DOI : 10.1038/s41593-023-01316-5. Lien : https://www.nature.com/articles/s41593-023-01316-5.
Psychedelics and Neural Plasticity: Therapeutic Implications (2022, Journal of Neuroscience). Revue sur les sites de liaison des psychédéliques (incl. psilocybine), leurs effets sur l'expression génique, les dendrites et les implications cliniques pour les troubles de l'humeur. DOI : 10.1523/JNEUROSCI.1127-22.2022. Lien : https://www.jneurosci.org/content/42/45/8439.abstract.
Rethinking the role of TRKB in the action of antidepressants and psychedelics (2024, Trends in Neurosciences). Opinion sur comment les psychédéliques comme la psilocybine se lient au TrkB pour potentialiser le BDNF, favorisant la plasticité et des effets thérapeutiques similaires aux antidépresseurs. DOI : 10.1016/j.tins.2024.05.004. Lien : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0166223624001541.
Psilocybin as Transformative Fast‐Acting Antidepressant (2025, PMC). Mise à jour sur les essais cliniques et travaux précliniques sur la psilocybine comme antidépresseur rapide, incluant des mécanismes de plasticité. DOI : 10.1002/hup.2862. Lien : https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC12267113/.
Critical Period Plasticity as a Framework for Psychedelic-Assisted Psychotherapy (2021, Frontiers in Neuroscience). Cadre théorique extrapolant des modèles pharmacologiques pour expliquer la base neurobiologique de la psychothérapie assistée par psychédéliques comme la psilocybine. DOI : 10.3389/fnins.2021.710004. Lien : https://www.frontiersin.org/journals/neuroscience/articles/10.3389/fnins.2021.710004/full.
Beyond the 5-HT2A Receptor: Classic and Nonclassic Targets in Psychedelic Drug Action (2023, Journal of Neuroscience). Mini-revue sur les mécanismes au-delà du 5-HT2A pour les psychédéliques sérotoninergiques (incl. psilocybine), avec implications thérapeutiques. DOI : 10.1523/JNEUROSCI.1463-23.2023. Lien : https://www.jneurosci.org/content/43/45/7472.
Knowledge gaps in psychedelic medicalisation: Preclinical and neuroimaging mechanisms (2023, Journal of Psychopharmacology). Perspective sur les lacunes dans la médicalisation des psychédéliques (incl. psilocybine), en se concentrant sur les mécanismes précliniques et d'imagerie pour les traitements. DOI : 10.1177/02698811231219113. Lien : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2772408523029113.
Autres ressources :
Profil ResearchGate : https://www.researchgate.net/profile/Eero-Castren – Liste complète de publications, incluant des préprints sur les psychédéliques et TrkB.
Page du labo à Helsinki : https://www.helsinki.fi/en/researchgroups/neuroscience-research-group-eero-castren/publications – Publications du groupe, avec focus sur la plasticité induite par psychédéliques.
Citation dans New Scientist (2025) : Dans l'article sur une dose unique de psilocybine remodelant le cerveau, Castrén commente l'importance pour les troubles de l'humeur. Lien : https://www.newscientist.com/article/2494391-just-one-dose-of-psilocybin-seems-to-be-enough-to-rewire-the-brain/.
Ces travaux soulignent le rôle de la psilocybine dans la promotion de la plasticité via TrkB, avec un potentiel pour des traitements rapides et durables. Pour des PDFs ou détails supplémentaires, consultez PubMed ou ResearchGate.
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